Déchirant mais jouissifQui ne connais pas cet album devenu culte en quelques années seulement? Qui, en 1991, a définitivement changé la donne musicale : les clinquantes années 80 sont désormais derrière nous, le désespoir et le morne des années 90 est là. Nevermind, c'est avant tout une évolution musicale majeure. Un album qui a influencé toute les années 90, et qui continue toujours d'inspirer les groupes actuels. La voix éraillée et sublime de Kurt Cobain, sa guitare à saturation, la basse au son tantôt glauque, tantôt entraînant de Krist Nolosevic et la batterie démentielle de Dave Grohl sont restés dans les mémoires. L'album est un pur moment de rage musicale, un mélange détonnant de fureur électrique et de désespoir. La sauce prend et on est très vite entraîné dans ce tourbillon grunge dès le premier morceau, le géniallissime Smells Like Teen Spirit, devenu l'hymne des ados paumés et mal dans leurs peaux du monde entier. Son riff dévastateur, ses couplets carressants, son refrain endiablé et son solo magistral ont marqués l'histoire du rock. L'album se poursuit sur de la bonne grosse distorsion, avec In Bloom, puis on est emporté par la chanson Come As You Are, au son répétitif et glauque, mais entraînant. Et puis c'est le retour de la distorsion avec Breed, suivi de Lithium, morceau de dépressif par excellence, qui nous donne pourtant envie de sauter dans tout les coins en hurlant YEAH-EAH-EAH-EAH avec Kurt. Le groupe surprend ensuite avec Polly, triste ballade accoustique sur un viol puis arrive Territorial Pissing, où Kurt s'explose la voix sur fond de distorsion crade et dissonante. Drain You , Lounge Act, Stay Away et On a Plain suivent, poursuivant dans une ambiance sombre et décalée tandis que Kurt continue de hurler sa rage et sa frustration. L'album se conclut sur la très calme mais géniale chanson Something in the Way, écrite par Kurt en mémoire des innombrables nuits qu'il a passé sous les ponts lorsqu'il était adolescent. La sauvagerie et le génie du groupe nous laisse muets après les dernières notes de Something in the Way, et on a vraiment l'impression d'avoir entendu quelque chose d'exeptionnel. Toute cette adrénaline, tout ces sentiments confus, toutes ces mélodies tranchantes,.... Cet album, visionnaire, est indémodable : on l'écoute toujours avec le même plaisir aujourd'hui qu'à sa sortie, il y a 17 ans. Il est l'apogée du rock alternatif, celui qui a prouvé aux producteurs que l'indé pouvait être lucratif et que l'avenir du rock était dans les petits groupes inconnus. Le génie de Kurt Cobain, chanteur, guitariste, parolier et compositeur du groupe, a fait le succès de cet album, et son humilité et sa sincérité, exprimée dans Nevermind, ont remis à leur place les pseudos rockstars arrogantes et pompeuses. Nirvana ne fut qu'une étoile filante dans l'histoire du rock, Kurt Cobain s'étant vite retrouvé consumé par cette détresse sur laquelle il avait bâti son talent, mais Nevermind reste comme témoin, un souvenir que nous a laissé Kurt, un cri de désespoir dans un monde sourd, des émotions fortes exprimées à travers des mélodies et des chants, un sentiment d'incompréhension et d'inadaptation face à un univers formaté et élitiste, un grand va-te-faire-foutre à une industrie du disque uniquement tournée vers le fric et non vers l'art. Aujourd'hui encore, plus que jamais, nous avons besoin de ce genre d'albums pour faire trembler les maisons de productions. Malheureusement, la révolution musicale se fait toujours attendre......

1 commentaire:
Je me souviens du choc lorsque j'ai entendu pour la première fois smell teen like spirit. J'avais 15 ans. Cela a changé ma perception de la musique... Merci de parler de cette album si novateur et si en avance sur son temps pour l'epoque
Enregistrer un commentaire