Come-back réussi pour les Australiens les plus chauds de la planèteOne heart angel/One good devil/Your mind in the fantasy/Living on ecstay......Hum pardon je m'égare. Sitôt allumé le lecteur avec Black Ice dedans, que Rock'n'Roll Train nous emporte dans l'univers de ces vétérans du Hard Rock. Angus Young nous balance direct un riff qui donne envie de se bouger, et on retrouve avec plaisir le fameux "son AC/DC", indémodable, qui nous donne toujours autant la pêche, près de 35 ans après les débuts du groupe. Les guitares incandescentes des frères Young ont traversé les décennies sans prendre une ride, et même le décès de leur premier chanteur ne les a pas arrêtés (Bon Scott, en 1980, remplacé par Brian Johnson).
La deuxième piste de l'album est assez surprenante : Skies on Fire, une chanson s'appuyant sur une structure rythmique funky, ce qui n'est pas banal de la part des Boys. S'ensuit alors Big Jack, qui est du AC/DC pur jus, avec un air minimaliste tranchant dans le vif. Les paroles, signées Brian, sont trippantes, pas très fines mais c'est tant mieux comme ça : ""Big Jack/Big Jack/Santa ain't the only whose gotta full sack !" ("Big Jack/Big Jack/Y'a pas que le Père Noël qui en a plein son sac !"). Anything Goes, tout comme Skies on Fire, est étonnante, mais pas pour les mêmes raisons : elle a un air vaguement pop et le timbre de voix de Brian rappelle un peu celui de Bruce Springsteen. La chanson semble tout droit sortir de l'Amérique des années 70. Arrive ensuite War Wachine, qui répare une vieille injustice : de tout les membres du groupe, ça a toujours été le bassiste Cliff William qui a été le moins mis en avant, et là il a l'occasion d'ouvrir ce morceau, et de le faire en beauté. Cette chanson d'Angus Young est dédié à la passion que celui-ci a pour l'artillerie militaire du Moyen-Âge. Celà fait longtemps qu'il l'avait en tête, mais il attendait de trouver le bon riff pour la concrétiser : c'est désormais chose faite. Smash'n'Grab, Spoilin' For a Fight, Wheels et She Likes Rock'n'Roll sont quant à elles du AC/DC comme on l'aime, pas très original mais tellement puissant... Personnellement, j'ai un petit faible pour cette dernière. N'oublions pas de citer Decibel, avec son riff lent et Brian Johnson qui nous montre une fois de plus des vrais talents de bluesman. D'ailleurs, cette chanson tient plus du blues-rock que du hard rock à proprement parler. Autre chanson avec un riff qui débute calmement : Stormy My Day. Après une intro instrumentale posée, la voix déchirée de Brian retentit, accompagnée par les frères Young au sommet de leur forme. Niveau riffs excellents, il y a aussi Money Made, avec ses harmonies vocales très bien orchestrées. Ensuite vient ma favorite : Rock'n'Roll Dream. Superbe ballade hard poignante et prenante, on plonge tout de suite dedans et on en redemande dès qu'elle se termine. C'est du rock efficace, direct, qui sait véhiculer des émotions sans se perdre dans un sentimentalisme fangieux et inutile. L'avant dernière chanson de l'album, Rocking All The Way, est assez étonnante grâce à Brian, et son ton bluesy, et faut dire aussi que la musique pète bien. Finalement, la conclusion arrive avec Black Ice, morceau rappelant Led Zeppelin, le riff étant digne de Jimmy Page.
AC/DC réussit donc son retour, contrairement à la plupart des vieux groupes de rock qui se sont embourgeoisés et se vautrent, décevant ainsi leurs fans. AC/DC n'a rien perdu de son énergie, avec des guitares enflammées et tranchantes comme de l'acier, une basse efficace, une batterie imposant un rythme démentiel et implacable et une voix passionnée et mouvementée. Si les thèmes des chansons sont assez classiques (ça parle de feu, de meufs, de fête,...), la musique est parfois assez originale, même si on retrouve toujours le son AC/DC.
Les Boys n'ont pas perdu leur sens du rock'n'roll, et nous donnnent toujours autant envie de nous bouger et de faire la fête. La "War Machine" du hard australien ne s'est pas enrayée, et a encore de beaux jours devans elle.






